Biographie
Elvis Aaron Presley, né le 8 janvier 1935 à Tupelo, Mississippi et mort le 16 août 1977 à Memphis, Tennessee, est un chanteur et acteur américain. Appelé « The King », il a eu sur la culture musicale une influence mondiale et considérable. Précurseur du Rock et du marketing musical, il est considéré comme étant un artiste majeur du XXe siècle.
Elvis Presley a vendu 700 millions de disques de son vivant, et on estime qu’à l’heure actuelle, il s’en est vendu au moins 1 milliard dans le monde ce qui en fait donc un des artistes solo ayant le plus vendu de disques. Acteur, il a tourné dans 31 films, donné 1 156 concerts aux États-Unis et trois au Canada (Vancouver, Toronto, Ottawa en 1957), et a donné 525 spectacles à Las Vegas. Il est par ailleurs le premier artiste à avoir donné un concert retransmis par satellite, qui eut lieu le 14 janvier 1973 à Hawaï et dont l’audience s’est mesurée à un milliard et demi de téléspectateurs dans 43 pays simultanément : un record jamais égalé à ce jour par un autre artiste ou groupe. Il a participé à de nombreuses émissions de télévision dont le célèbre Ed Sullivan Show.
Elvis Presley est, de toute l’histoire de la musique, l’artiste ayant vendu le plus de disques avec le groupe les Beatles et Michael Jackson. À sa mort, sa fortune personnelle représentait 150 millions de dollars américains.
Pendant quatre années consécutives, il est des artistes décédés celui qui aura rapporté le plus d’argent et aura obtenu 90 disques d’or, 52 de platine, 25 de multi-platine et 1 de diamant pour le Elvis’ Christmas Album, (qui s’est vendu à plus de 133 500 000 exemplaires dans le monde, certifié le 9 septembre 2011 par la RIAA).
D’après le magazine américain Forbes, en 2008, Elvis arrive en tête des personnalités décédées les plus riches du monde avec 56 millions de dollars devant John Lennon et Charles Schultz. Il a déjà occupé cette place en 2005.
Né le 8 janvier 1935 (vers 4h35 selon Last Train To Memphis) , dans une famille modeste de Tupelo dans le Mississippi, Elvis Aaron Presley est le fils unique de Gladys Love Smith et de Vernon Elvis Presley. Il a un frère jumeau mort-né, Jesse Garon Presley. Les ancêtres de Presley sont principalement des Européens avec un mélange Écossais-Irlandais, avec des Français Normands; une des arrières-grands-mères de Gladys était Cherokee.
Elvis grandit au sein d’une famille très religieuse qui fréquente régulièrement l’église de la Pentecostal First Assembly of God dans laquelle les fidèles chantent du gospel. À onze ans, ses parents lui offrent une guitare et Elvis se passionne très vite pour le blues qu’il écoute en cachette à la radio.
Il grandit à Tupelo jusqu’à l’âge de treize ans. Sa mère travaille comme ouvrière dans une fabrique de vêtements et son père dans une épicerie. En grande difficulté financière, ils déménagent à Memphis, grande ville dans le Tennessee. Vivant dans un deux-pièces social, Gladys fait des ménages et travaille la nuit dans un hôpital ; Vernon travaille ici et là. Très vite, Elvis travaille également : il tond des pelouses, lave des voitures et vend des cornets de glace en dehors de l’école. Après l’école secondaire, il trouve très vite un travail dans une société d’outillage, mais rêvant de conduire un camion, il trouve finalement un emploi à la Crown Electric Company comme chauffeur-livreur, un travail qui ne lui convient pas.
Amateur de gospel, de blues et de country, Elvis décide de tenter sa chance et, pendant l’été 1953, pousse la porte d’un petit studio d’enregistrement spécialisé dans la musique noire, le Studio Sun Records à Memphis. Reçu par la secrétaire Marion Keisker, il enregistre à ses frais (pour 4 dollars) deux chansons, My Happiness et That’s When Your Heartaches Begin et repart avec le disque sous le bras pour l’offrir à sa mère. Keisker, qui sait que son patron Sam Phillips est à la recherche de jeunes chanteurs, note le numéro de téléphone du jeune Elvis. Bien qu’elle lui trouve un style bizarre, elle lui reconnaît une « certaine » belle voix. Elle note sur sa fiche « EP : voix à écouter, bon chanteur de ballade ».
Lorsque Keisker en parle à Phillips, celui-ci recontacte Elvis pour un essai. Bientôt, Elvis est dans le studio devant Phillips. Après plusieurs essais peu concluants, Sam Phillips est néanmoins impressionné par la grande mémoire du jeune homme, il dira plus tard à ce sujet : « C’était incroyable, Elvis connaissait par cœur toutes les chansons dont je lui parlais. Si sa voix n’était pas souvent juste, je dois dire par contre qu’elle avait un rythme assez particulier. Hélas, je n’avais pas le temps de lui apprendre à placer sa voix, mais Elvis était tenace et je lui permettais de revenir le lendemain. »
En 1954, Phillips demande à un groupe musical d’être présent à une nouvelle audition afin de soutenir Elvis musicalement : Scotty Moore à la guitare, et Bill Black à la contrebasse. Si Moore est plus ou moins impressionné, Black l’est moins encore. Le 5 juillet, ils sont en studio. Les premiers essais sont peu satisfaisants, et Phillips, très déçu, s’apprête à fermer le studio quand Elvis entame les premières notes d’une ancienne chanson, That’s All Right (Mama) d’Arthur Crudup…
Voici le commentaire de Phillips :
« Ce que venait de faire Elvis avec That’s All Right me donna immédiatement la chair de poule. Je savais qu’on tenait quelque chose. Ce n’était pas la chanson à proprement parler, mais ce qu’en faisait Elvis, la chanson était à l’origine un blues, Elvis l’a transformée en rock and roll. Je peux vous dire que pour moi c’était un choc. Je décidais qu’il devait l’enregistrer. Ce fut son premier vrai succès à Memphis. »
Le célèbre trio Presley-Moore-Black porte le nom « The Blue Moon Boys. En octobre 1954, le batteur D.J. Fontana se joint à Scotty Moore et Bill Black»
Début de carrière musicale aux États-Unis
Sam Phillips l’envoie en tournée dans le sud des États-Unis. Les débuts sur scène du futur « King » du rock and roll sont assez maladroits, mais certainement pas timides. Les coups brusques de bassin du jeune homme, une innovation provocante pour l’époque, lui valent le surnom de « Pelvis » et amplifient sa notoriété.
Si les jeunes se reconnaissent immédiatement en Elvis Presley, il n’en va pas de même pour leurs aînés qui, scandalisés devant les déhanchements de plus en plus suggestifs d’Elvis, cherchent à le faire interdire. En conséquence, certains de ses concerts sont purement et simplement annulés et ses disques brûlés en public. Elvis ne laisse personne indifférent : s’il agace l’Américain puritain, il devient une idole pour des millions d’adolescents. En Floride, en août 1956, à Jacksonville, alors que la jeune vedette s’apprête à monter sur scène devant 22 000 admirateurs enthousiastes, on l’informe que la police est présente dans la salle pour filmer ses fameux déhanchements. Elvis décide alors de ne bouger que son petit doigt pendant toute la durée du concert, et l’hystérie est à son comble. Le dernier de ses cinq 45 tours, I Forgot to Remember to Forget, accompagné de Mystery Train, atteint la première place au classement des ventes de « singles ».
À cette époque, Elvis ne cesse de se produire dans le sud et le sud-ouest. Il est notamment présent à 50 reprises à l’émission régionale Louisiana Hayride. Le fondateur et producteur d’Hayride, Horace Logan, eut l’idée de faire signer Elvis pour une apparition hebdomadaire, alors que celui-ci est encore peu connu. Lors de sa dernière participation, Logan annonce qu’Elvis a quitté le bâtiment afin de calmer les adolescentes qui essaient d’apercevoir la vedette après l’émission. Il ne se doute pas alors que cette phrase va devenir un rituel célèbre à la fin de chaque concert : « Elvis has left the building. » (La célèbre phrase sera reprise par Al Dvorin dans les années 1970), ce que Dire Straits reprendra dans leur chanson hommage « Calling Elvis ».
Elvis, qui est alors célèbre dans le sud et sud-ouest des États-Unis, rencontre à la fin d’un concert un homme vaguement impresario, plus connu en tant qu’aboyeur de cirque. Thomas Andrew Parker ou Tom Parker dit « le colonel », (qui un temps fut l’impresario du jeune chanteur Eddy Arnold). Avec Elvis, Parker va se hisser au sommet de sa profession dans le « show business ». Il signe en 1955 un contrat d’exclusivité avec Elvis sur vingt ans, avec à la clé 15 % de tous les revenus de Presley. (Dans les années 1970, ce pourcentage est porté à 50 % parce que Presley est son seul client). Le « colonel » impressionne Elvis, c’est un homme autoritaire à qui rien n’échappe. N’a-t-il pas dit à Elvis pour l’approcher : « Jeune homme, pour l’instant vous valez un million de dollars, bientôt vous les aurez comptant ». Ce sont ces phrases qui impressionnent le jeune Elvis qui rêve de réussite et de dollars tout autant que Parker lui-même. Ce duo atypique change le monde du spectacle. Avec son look de jeune premier, Elvis sait comment attirer les foules sur scène avec sa voix, ses mimiques, ses pas de danse osés et son sens de l’humour. Quant à Parker, il a le sens des affaires et organise la carrière du King comme un véritable show commercial : tubes, films à succès, produits dérivés, posters, photos… Le monde de la musique en est ainsi à jamais transformé car beaucoup de ses méthodes seront reprises par d’autres artistes. Cependant, même si leur collaboration est très fructueuse, les critiques fusent des uns et des autres, surtout dans le milieu du spectacle. Les uns reprochent au colonel de ne voir en Elvis qu’une machine à sous, les autres reprochent à Elvis d’être devenu un homme sans caractère ni volonté. La presse nationale se déchaîne aussi contre lui. Les grands journaux se disent choqués et outragés. Certains éditorialistes vont jusqu’à le comparer à « une saucisse qui en plus ne sait pas chanter ». De grands journalistes le méprisent, ils méprisent cette façon de bouger en chantant, on peut même lire « Elvis hurle, beugle plus qu’il ne chante, il est une honte pour notre pays ». La presse devient même hargneuse et alarmiste. Le puissant Times Magazine parlera ainsi d’Elvis en évoquant son déhanchement suggestif : « S’il faisait cela dans la rue, on l’arrêterait ».
Lorsque le contrat entre en vigueur, Parker offre trois cadeaux à Presley : Le premier est un contrat avec la plus puissante maison de disques au monde, la RCA. C’est elle qui va miser sur Elvis et lui avancer les millions de dollars nécessaires à un essor planétaire. Le deuxième est un premier disque d’or avec Heartbreak Hotel ; Elvis a tout juste vingt ans. Le troisième est un passage à la télévision le 9 septembre 1956 qui sera son premier grand show de variétés TV national, dans le fameux Ed Sullivan Toast Of The Town sur CBS qui a lieu chaque dimanche soir à 20h. Ce soir-là, environ 54 millions de téléspectateurs (soit 82,6% des foyers possédant un téléviseur) regardent la chaîne ! Lors de sa deuxième apparition au Ed Sullivan Show (le 28 octobre de la même année), il se teint les cheveux en noir, alors qu’ils étaient jusque-là blond chatain. Le « King du rock and roll » vient de naître.
Si ces apparitions télévisées enchantent les plus jeunes, les adultes, eux, réprimandent et condamnent la tenue du « King ». Ses déhanchements lascifs et/ou brusques choquent l’Amérique, les moralistes et bien-pensants veulent faire interdire Elvis à la télévision. En conséquence, les réalisateurs ont ordre de ne filmer la star qu’au-dessus de la ceinture mais Elvis ne sera jamais interdit d’antenne. C’est ainsi qu’il interprète ses plus grands succès du milieu des années 1950 : Heartbreak Hotel, Blue Suede Shoes, I Want You, I Need You, I Love You, Don’t Be Cruel, et le très suggestif Hound Dog.
Parallèlement à la télévision, Elvis poursuit ses tournées de concerts qui deviennent très vite une sorte de kermesse, une foire dangereusement incontrôlable. La vedette se produit devant des foules immenses, arrive en Cadillac rose est surprotégé par une nuée de policiers ; l’Amérique veut voir et toucher ce jeune chanteur devenu en moins d’un an une idole pour ses enfants. Fin 1956, Elvis décroche son 48e disque d’or de l’année, il fait l’objet d’une véritable vénération hystérique et déclare au fisc pas moins de 22 millions USD de revenus.
Poursuivi jour et nuit par ses admirateurs, Elvis s’offre le 19 mars 1957 pour 120 500 $ USD une grande maison sur le Highway 51 dans Memphis Sud (nom de boulevard changée le 19 janvier 1972 en Elvis-Presley Boulevard). Baptisée Graceland, elle possède vingt-quatre pièces sur un terrain de treize hectares. Cette demeure devient un rempart pour le protéger de l’enthousiasme du public et immédiatement, Elvis y investit un demi-million USD en travaux pour faire de Graceland son royaume. Il y installe ses parents, ses oncles et ses tantes, ses cousins et tout un groupe d’amis ou d’anciens camarades d’école qui deviennent jardiniers, chauffeurs ou comptables pour la vedette. À cette époque, il est considéré comme la plus grande vedette du rock and roll.
Unique tournée d’Elvis au Canada et en dehors des États-Unis
En 1957, Elvis fait sa seule tournée canadienne. Il est accompagné de Scotty Moore, D.J. Fontana, Bill Black et le groupe vocal The Jordanaires.
Trois villes l’accueillent, Toronto, Ottawa (respectivement les 2 et 3 avril) et Vancouver (le 31 août).
Au début de 1957, on annonce qu’Elvis Presley viendra donner un concert à Toronto le 2 avril et un autre à Verdun, le 3 avril. Les médias ne s’emballent pas, mais les jeunes s’excitent. Hélas, le concert est annulé. L’article en première page de The Gazette attribue l’annulation à une décision du conseil municipal de Verdun.
Deux hypothèses sont émises quant à la raison exacte de l’annulation du concert.
Les cas de censure documentés s’avèrent pourtant peu nombreux. Une annulation à la dernière minute du spectacle d’Elvis Presley, en avril 1957, prévu alors depuis quelques mois à l’Auditorium de Verdun, prive les jeunes Québécois du privilège d’accueillir le King chez eux. On peut tout d’abord penser que le cardinal Léger, alors archevêque de Montréal, est intervenu pour empêcher la venue d’Elvis en ville. Or, selon Alan Hanson, biographe d’Elvis Presley, le concert du King n’a pas été annulé par la ville de Verdun, qui aurait voulu dissimuler un acte de censure. Le conseil municipal aurait plutôt refusé d’attribuer au promoteur le permis de donner son spectacle dans « un grand amphithéâtre intérieur ». Toujours selon Hanson, le conseil municipal aurait annulé le permis du promoteur, craignant de ne pas être réélu aux élections qui arrivaient alors à grands pas si des émeutes et ou des débordements avaient lieu lors du concert du King. Appuyant sa droiture, le quotidien l’Action Catholique publie néanmoins en première page, quelques jours plus tard, les conclusions d’une conférence sur l’adolescence soulignant que « les vedettes exercent une contagion plus ou moins équivoque, mais [contrairement au Christ] pas d’inspiration ». En négligeant l’influence d’une mode que l’on qualifie à l’époque de passagère, l’Église fait temporairement fausse route.
Toujours est-il que ce fameux 3 avril 1957, Elvis, déjà arrivé dans la métropole québécoise, saute dans le train pour se rendre à Ottawa, où a finalement lieu le concert qu’il devait donner à Montréal. Des hordes de jeunes admirateurs font le même trajet de train vers Ottawa, profitant du forfait « Presley Special » organisé à la dernière minute par une agence de voyages et le Canadien National. Ce forfait spécial incluait un billet de train aller-retour entre Montréal et Ottawa ainsi qu’un billet pour assister au concert d’Elvis. Un groupe jouait dans le train en direction d’Ottawa, puis une danse était organisée à la gare d’Ottawa avant que les jeunes se rendent, finalement, au concert du King. C’est exactement ce que montrent les images d’archives de Radio-Canada : des jeunes montréalais dans le train en direction d’Ottawa où ils vont assister au concert du King.
Elvis n’a jamais rejoué au Québec ni au Canada (à l’exception d’une fois à Vancouver en août 1957). En fait, il n’a plus jamais donné de prestation à l’extérieur des États-Unis. En 1957, Elvis n’a donné que 28 concerts. Le 20 décembre de la même année, il est officiellement recruté par l’armée américaine, à laquelle il se joindra en mars 1958. C’est la fin de la première époque du King.
Le soir du spectacle du 3 avril 1957 à Ottawa, Elvis Presley s’est gratté la cuisse gauche… Une hystérie collective s’est aussitôt emparée d’une foule de 8 500 personnes, dont près de 1000 venues de Montréal et une vague de cris perçants, de hurlements a noyé la voix du chanteur bien-aimé.
Elvis, ruisselant d’or et de pommade, les jambes en délire, l’œil hagard, s’est secoué la tête: l’immersion fut totale et on ne l’entendit plus du reste de la soirée.
Quand il s’empara, d’un geste dramatique, de sa guitare, les murs du Colisée d’Ottawa résonnèrent d’échos rauques, spasmodiques, tandis que des adolescents s’arrachaient les cheveux pleuraient, riaient, tendaient des bras tordus par l’émotion.
L’obscurité était presque totale : seuls, deux projecteurs braqués sur le jeune Adonis en transes, caressaient avec amour son microphone, déhanchant avec une souplesse qu’envieraient les vamps hollywoodiennes Mais il y avait au moins 500 des jeunes admirateurs de l’électricien de Memphis à la flotte de Cadillacs roses et rouges qui étaient armés de cameras dont les éclairs de magnésium déchiraient l’obscurité: une tempête dans une jungle en furie.
Titubant, se jetant à genoux, tournant les pouces, embrassant du regard quelques-uns de ses fans, qui en trépignaient aussitôt de joie, les cheveux en vadrouille avec favoris extra longs, Elvis n’avait pas prononcé un mot, fait un geste, que de 8500 poitrines jaillissait une clameur stridente, continue.
Le Rock’n Roll et son rajah « snubbés » par Montréal, ont pris une torride vengeance dans la capitale canadienne, où toute la force policière locale avez été mobilisée pour prévenir des actes de violence qui ne se produisirent heureusement pas.
Spectacle abrutissant, stupide, parfois dégradant.
« J’aime Elvis parce qu’il est le type du mâle préhistorique, » a candidement confié une fillette de 16 ans pour laquelle l’amour n’a sûrement pas encore franchi les pages du dictionnaire.
Selon les médias de l’époque, les plus adultes ont trouvé ce beau grand garçon d’une insignifiance consommée, mais fort payante. Cependant, il appert qu’il produit chez les adolescentes le même effet que Marilyn Monroe chez les hommes, ont admis un grand nombre de Canadiens.
Elvis aurait aimé faire une tournée européenne, mais le colonel Parker, préférant investir dans des tournées aux États-Unis, n’a jamais voulu.
Le 20 janvier 1958, Presley reçoit un courrier de l’US Army qui lui signifie qu’il doit accomplir son service militaire. Pendant deux ans, il est affecté en Allemagne, où il conduit une jeep pour le sergent Ira Jones (qui relatera leur relation dans un livre). Son service est suspendu le 5 mars 1960. Il habite à Bad Nauheim pendant son service militaire qui est fait au Ray Barracks à Friedberg. Depuis, beaucoup se sont questionnés sur la légitimité de cette mobilisation, alors que l’on était en temps de paix et qu’Elvis était le seul appui de ses parents et de sa grand-mère. Certains pensent que le but de cette action était de préserver la jeunesse américaine de l’influence du chanteur, ou encore de vouloir préserver Elvis des débordements du rock and roll.
C’est peu avant son départ pour l’Allemagne, alors qu’il est encore au Texas pour y faire ses classes, que sa mère meurt subitement à 46 ans. Elvis, qui adore sa mère, ne s’en remettra jamais vraiment. Bien plus tard, John Lennon devait dire : « Elvis est mort le jour où il est entré à l’armée », mais on peut également dire ceci : Elvis est mort le jour où sa mère est morte. Le jeune homme ne sera plus jamais le même, et la joie qui l’accompagnait va le quitter.
Les années de service militaire sont des années sombres pour Elvis. Dans un pays étranger, loin de ses amis et de ses admirateurs, Elvis déprime. Bien qu’il soit aussi célèbre que dans son pays, il ne sort pratiquement jamais. C’est au cours d’une soirée chez son capitaine qu’il fait la connaissance d’une toute jeune fille de 14 ans, Priscilla Beaulieu. Il en tombe amoureux et décide même de l’accueillir à Graceland à partir de 1962. C’est aussi en Allemagne que son père, venu le rejoindre, rencontre sa future deuxième épouse, Dee Stanley.
Lorsqu’il est démobilisé, le « show business » l’attend et Elvis reprend le cours de sa carrière.
Presley est très croyant et il enregistre de nombreux albums de gospel. Les trois Grammy Awards qu’il reçoit lui sont tous décernés pour des morceaux de gospel. Il n’aime pas qu’on lui décerne le titre « The King », car selon lui, le seul roi est Jésus-Christ.
Dès 1954, Hollywood s’intéresse à lui. Sa première apparition sur le grand écran en tant qu’acteur est surprenante. Au début, il ne devait pas y avoir de chanson, mais les producteurs en rajoutent quatre et The Reno Brother’s (titre original) est rebaptisé Love Me Tender, titre de son dernier succès. Le film parle de la guerre de Sécession et est mal perçu par les admirateurs d’Elvis qui s’indignent de voir leur idole dans un mauvais western. Néanmoins, le film est un succès.
Le film suivant, réalisé entièrement sur mesure pour Elvis, est Loving You, titre de son dernier succès. Il joue pratiquement son propre rôle, celui d’un petit chanteur qui devient une superstar grâce au travail et à un manager affairiste. Loving You obtient un immense succès et Elvis devient une vedette du cinéma. Son troisième film est l’archétype du film violent. Elvis y joue un employé qui aime chanter. Mais, suite à une bagarre, il tue un gars et est envoyé en prison. Là, il se met à chanter et devient la coqueluche de ses co-détenus. Libéré, il devient une vedette avant de connaître les affres de la célébrité. Le film, Jailhouse Rock, également le titre de son dernier succès, manque de profondeur et montre un personnage superficiel, mais remporte un succès retentissant auprès des jeunes.
Son dernier film, King Creole, tourné avant qu’il parte pour l’armée sera considéré comme son meilleur. Le scénario était prévu pour James Dean et le personnage passe du boxeur au chanteur. Une fois de plus, Elvis interprète un garçon simple qui s’en sort grâce à la chanson.
À partir de 1960, dès son retour de l’armée, Elvis abandonne sa carrière de chanteur et se retire de la scène pour se consacrer à Hollywood. Durant ces neuf années, Presley tourne 27 films, citons : Flaming Star (1960), Blue Hawaii (1961), Fun in Acapulco (1962) avec Ursula Andress, Viva Las Vegas (1964) avec Ann-Margret et Charro (1969).
Toutes ces productions n’ont qu’un seul but : distribuer Elvis dans le monde entier sans que la vedette n’ait besoin de se déplacer. Le succès est au rendez-vous, mais au fil des années, la magie se perd et les films d’Elvis deviennent des caricatures. Ses ventes de disques tirées uniquement des bandes sonores des films connaissent également une chute et Elvis ne rencontre plus le succès d’avant. Le monde a changé, la musique aussi et de nouveaux chanteurs et groupes ont fait leur apparition ; pour faire bonne figure, Elvis accepte de rencontrer les Beatles chez lui, le 27 août 1965, dans sa maison de Bel Air à Los Angeles.
Plus que jamais isolé dans des maisons pour milliardaires de Beverly Hills, Elvis n’a plus aucun contact avec le monde extérieur. Entouré jour et nuit par les mêmes gens depuis ses débuts (la « Memphis Mafia »), il semble ne plus être en mesure de mener sa carrière. La carrière si époustouflante du « King » marque le pas et l’image d’Elvis en pâtit.
Lorsque son contrat cinématographique prend fin en 1969, Elvis, fatigué et critiqué, décide de mettre un terme à sa carrière à Hollywood.
Les années 60’s
Suite à ce long intermède hollywoodien, Elvis n’est plus considéré comme une valeur sûre. De plus, la musique a considérablement changé, la scène aussi, le public ne se contente plus de ces petits spectacles sans fastes, la Pop anglaise déferle sur le monde et les Beatles et les Rolling Stones ont su apporter du sang neuf au rock. Elvis reste toutefois celui qui a popularisé le rock and roll, et Presley n’est plus qu’une référence. Les professionnels lui conseillent de faire encore quelques films, puis de se retirer. Amer et déçu, Elvis envisage alors de voyager à l’étranger et surtout en Europe et de prendre du bon temps. Mais il est très vite retenu par son manager qui le dissuade de partir. En effet Elvis n’a jamais donné de concert en Europe et sa venue pourrait semer le trouble ce que ne souhaite pas Parker. Essuyant ce nouveau revers, Elvis entreprend alors une vie cachée, faite d’excès en tous genres, de nuits blanches et de soirées mondaines. Si la star refuse systématiquement toutes les invitations qu’il reçoit, Elvis préfère organiser ses fêtes chez lui dans sa maison de Beverly Hills, dans lesquelles il reçoit bon nombre de starlettes et où il peut s’adonner sans retenue à toutes les facéties. Fatigué et rongé par le remords d’une carrière cinématographique décevante, sa vie devient monotone et sans relief, il perd le goût du travail bien fait et se laisse aller dans les dernières comédies musicales qu’il doit encore jouer pour les studios.
Elvis Presley se marie à Las Vegas
Le 1er mai 1967, il épouse Priscilla Ann Beaulieu à l’Aladdin Hotel de Las Vegas lors d’une cérémonie privée réunissant parents et amis. La sœur de Priscilla, Michelle, fut demoiselle d’honneur et les garçons d’honneur étaient Joe Esposito et Marty Lacker. Ce mariage soudain et avec une cérémonie éclair étonne tout le monde. Beaucoup pensent alors que ce mariage ne sert qu’à entretenir le nom d’Elvis dans une période perdue entre films désastreux et mauvaises chansons. Un mariage qui doit donner l’illusion qu’Elvis est toujours là…
Ce mariage ne fut pourtant pas un mariage heureux. Elvis, forcé de tous côtés par le Colonel (qui décida qu’il était enfin temps pour lui de se marier), par le père de Priscilla (qui le menaca d’ailleurs de révéler à la presse leurs petites histoires), ainsi que par Priscilla elle-même, fut contraint de l’épouser. Priscilla profita plus d’Elvis qu’autre chose, même s’il est indéniable qu’il y eut de l’amour au tout début de leur relation. Pourtant, cet amour était assez différent de celui que l’on peut imaginer : Elvis voyait en elle une seconde mère, il voulait la façonner de manière à ce qu’elle soit apte à la remplacer. Priscilla voyait elle l’occasion d’obtenir l’objet qui éveilla sa sexualité lorsqu’elle n’avait que onze ans.